Artiste invité
Frédéric Deprun

Frédéric Deprun, artiste lyonnais que la galerie a présenté deux fois à St-Art et à plusieurs reprises en exposition collective ou hors les murs, produit des peintures aux couleurs vives qui nous renvoient à une réalité faussement innocente. 

Elles s’inspirent des figurines emblématiques de nos jeux d’enfant, pompiers, soldats de plombs et poupées trônent au milieu des toiles. L’artiste, à travers un traitement hyperréaliste joue sur des effets d’échelles, de distorsions et de flous, pour instaurer le trouble dans l’esprit du spectateur. Ce dernier est projeté dans un monde insolite et extraordinaire où les objets prennent vie dans des paysages presque réels. 

Dans ses compositions, Frédéric Deprun met en scène des images d’eau, de reflets, des miroirs et des vitres embuées suggérant deux mondes qui affleurent l’un l’autre, un passage entre rêve et réalité. Les personnages composent des saynètes, chacune d’elle racontant sa propre histoire. Prises dans leur ensemble, elles forment un recueil imaginaire proche de celui du conte.

L’artiste

Frédéric Deprun est engagé depuis plus de quinze ans dans une œuvre picturale et poétique résolument figurative. Il invite le spectateur à découvrir ses peintures allégoriques qui se déploient par la réalisation de saynètes peuplées de figurines et de jouets. Sa pratique s’inscrit dans une tradition de moyens techniques avec des outils classiques que sont le médium de couleurs à l’huile et le support de la toile. La peinture se construit à travers un souci d’organisation plastique confronté à des thèmes récurrents, une sorte de mythologie personnelle. Pas de concept à défendre dans son travail ou de barrière esthétique à rompre et à dépasser. Quand il peint, il ne pense qu’à l’image en construction, terrain de jeu balisé de points d’ancrage particuliers qui développent son propos par des expérimentations successives. Frédéric Deprun reste très attaché au processus de réalisation : élaborer ses saynètes dans la nature (champ, étang, forêt), ou bien créer des mises en scène à l’atelier en lumière artificielle ce qui permet d’alimenter un univers polymorphe en constante mutation. La peinture est ainsi conçue comme une sorte d’hyper réceptivité de ce qu’ont pu produire les dispositifs du départ, des croquis successifs à la réalisation finalement stabilisée sur la toile.

Ainsi, la peinture est bien souvent envisagée comme un diorama à l’intérieur du cadre, sorte de boîte ou les plans sont superposés sans profondeur de champ. L’attention portée aux détails accumulés lui permet de créer des contrastes émotionnels avec des sujets obsessionnels ; l’enfant, la famille, le miniature, la relation à l’autre (l’étranger). Les dispositifs d’intégration des figurines dans leurs environnements picturaux sont des données-clef de la démarche du peintre. Frédéric Deprun considère chacun de ses travaux comme le reflet, l’antichambre d’un drame qui se noue ou au contraire la figuration d’un espace nouvellement paisible.

Notes biographiques

Frédéric Deprun est né en 1968 à Versailles (France), vit et travaille à Lyon

Il a reçu le diplôme de l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon (1992) et l’agrégation d’Arts Plastiques en (1994) et n’a jamais voulu enseigner pour se consacrer entièrement à ses travaux artistiques personnels. Après une exposition au centre d’Art contemporain ELAC à Lyon qui vient clore son parcours scolaire, une première expérience de double exposition avec la galerie du Chapeau Rouge (Avignon) et la galerie Green Street (New-York) en 1998, il présente activement ses travaux en France et en Europe depuis 1999. Au fil des années il accumule de riches expériences de collaboration avec, entre autres, le groupe Scarecrow en 1998 (Saint-Tropez), la galerie GNG (Paris), la galerie D’Este (Montréal), la Galerie Soleil sur la Place (Lyon), le Centre d’art « la Spirale » de Décines (Lyon) et la Galerie Sheridan (Londres).

Frédéric Deprun est représenté, entre autres, la Galerie Bertrand Gillig à Strasbourg, la Galerie Espaï Rö à Barcelone, la galerie Louise DS à Bruxelles et à Vence.