Expo passée
Frédéric Deprun
Le voyage acidulé - Exposition personnelle de peinture
Du 1er avril au 30 avril 2017

Frédéric Deprun, artiste lyonnais que la galerie a présenté deux fois à St-Art et à plusieurs reprises en exposition collective ou hors les murs, produit des peintures aux couleurs vives qui nous renvoient à une réalité faussement innocente.

Elles s’inspirent des figurines emblématiques de nos jeux d’enfant, pompiers, soldats de plombs et poupées trônent au milieu des toiles. L’artiste, à travers un traitement hyperréaliste joue sur des effets d’échelles, de distorsions et de flous, pour instaurer le trouble dans l’esprit du spectateur. Ce dernier est projeté dans un monde insolite et extraordinaire où les objets prennent vie dans des paysages presque réels.

Dans ses compositions, Frédéric Deprun met en scène des images d’eau, de reflets, des miroirs et des vitres embuées suggérant deux mondes qui affleurent l’un l’autre, un passage entre rêve et réalité. Les personnages composent des saynètes, chacune d’elle racontant sa propre histoire. Prises dans leur ensemble, elles forment un recueil imaginaire proche de celui du conte.

 

 

Ouvert exceptionnellement le dimanche 30 avril de 14h à 18h

Du jeudi au samedi de 14h à 18h ou sur RDV

Le voyage acidulé

 

Une période de travail est entamée depuis quelques-mois que j’ai nommé le voyage acidulé. J’ai voulu façonner les étapes picturales marquantes de mon intérêt pour les mises en scènes dans le territoire du paysage. L’automobile, symbole de la marchandise occidentale y est surreprésentée et placée en opposition avec la figure de l’oiseau. Si cette automobile agit comme objet nostalgique, et centralise la névrose de la représentation, elle y symbolise surtout l’arrivée du spectateur dans le paysage. Les voitures sont immobilisées dans les toiles et cet arrêt provoqué interrompt pour un temps la fluidité de la visite et ces engins s’imposent par leur symétrie, leur densité ou leur nombre.

Les oiseaux virevoltent, traversent ou sont accrochés immobiles au-dessus de la mise en scène comme en suspension magnétique. Ils peuvent être des messagers mais opèrent comme le lien avec l’arrière-plan. Lorsqu’ils sont absents, ce sont des personnages humains qui s’animent dans des scènes de genre « familiales, moments de vacances, théâtralités de vie. »

Le paysage est cisaillé en panneaux de décors dont le fond évoque l’art pictural occidental classique. Des sortes de tapisseries emblématiques d’un beau venant du passé qui remémorent une esthétique touristique commune et populaire.

Ainsi, la vie de famille, les moments paisibles, les après-midis d’enfants se déroulent volontairement sur des parkings, des terrains vagues, des routes anonymes placés dans ces sortes de dioramas. J’ai voulu peindre des mises en scène sans dissimuler le trucage de l’image. Alors, les peintures tentent de condenser un faux exotisme dans des boites d’immédiateté colorée.

 

Février 2017, Frédéric Deprun